Répertoire d’archives détaillé : Administration centrale : archives historiques de la météorologie postérieures à 1945

publié le 27 mars 2019

Fonds d’archives de Météo France versé aux Archives nationales

Répertoire d’archives (site Internet Archives nationales)

Cotes
20130115/1-20130115/121
Date
1945-2006
Importance matérielle et support
● 36,30 mètres linéaires
● 121 cartons type DIMAB
Localisation physique
Pierrefitte-sur-Seine
Conditions d’accès
Librement communicables selon les articles L. 213-1 à L. 213-7 du code du Patrimoine, excepté les dossiers à caractère nominatif qui ne pourront être consultés que 25 ans après la présent versement. 20130115/121 est un document nominatif (il n’est pas consultable avant un délai de 25 ans suivant la date du présent versement, soit 2038).
Conditions d’utilisation
Selon le règlement de la salle de lecture. La photocopie peut être autorisée lorsque l’état matériel des documents le permet et sous réserve de mentionner l’origine des documents.
Présentation du contenu
Ces archives, déposées en "vrac organisé" aux archives de la Météo, à Trappes, à la fin des années 1980 retracent partiellement l’histoire de l’institution depuis 1945. Partiellement seulement dans la mesure où le dénombrement et le traitement des pièces laissent entrevoir en creux les manques, les pertes et les destructions, maintes fois constatés dans l’histoire des archives de la Météorologie. L’absence de "chrono", départ et arrivée de ces courriers qui décrivent et font comprendre le fonctionnement de l’institution, cette absence est fortement ressentie. D’autant plus que dans la majorité des cas on se trouve en présence de pièces originales, échangées entre correspondants, mais qu’on ne se trouve jamais en présence des pièces marquées "Archives". Cette mention en bas de page n’est jamais soulignée. On a affaire à des pièces de directeurs, d’ingénieurs, de gestionnaires directs du dossier, avec leurs annotations, leurs petits papiers, leur renvois, leurs marques d’humeur, ce qui est une valeur ajoutée, certes. Mais où sont les dossiers rassemblant dans une suite ininterrompue les mêmes pièces cotées "Archives"? Disparues? Pilonnées? Ont-ils seulement jamais existé?
D’autant plus que si certaines séries sont certainement les suites du fonds "Bernard Gosset", c’est-à-dire qu’il conservait par devers lui, les dossiers du présent fonds donnent l’impression d’être arrivés à Trappes comme le résultat résiduel d’un gigantesque tamisage qui aurait secoué les archives de la Météo. On trouve par exemple d’anciens bilans de la Météorologie Nationale dans des dossiers "Cinéma".Et par souci de non-dispersion des fonds, ce dossier est conservé là où il a été trouvé, même s’il n’a rien à voir avec cette activité. Ce dossier est par ailleurs fort utile pour l’histoire de la Météo. Aviation, trafic, statistiques avant 1962. On n’ose employer le mot "épaves" pour caractériser cet ensemble, (épaves du chartrier de...), car 121 cartons ne sont pas des épaves. Il n’empêche, beaucoup de pièces semblent être arrivées là par hasard, après avoir échappé aux destructions, aux versements-retraits à Fontainebleau, aux épurations avant déménagements à Toulouse, etc... Ce regret exposé, les 121 cartons présentent un intérêt certain pour l’histoire de la Météorologie, sa place dans l’ensemble administratif "Travaux Publics" puis "Aviation civile" et son désir de s’en désengager (Institut de la Météorologie), ce qui n’interviendra que bien plus tard. Les dossiers liés à l’indépendance de l’Algérie sont également à noter. La partie "activités extérieures" montre la diversité des "clients" et des services météorologiques rendus. Et il faut particulièrement souligner dans cet ensemble la part dévolue aux relations de la DMN avec les médias. Si les relations avec la presse écrite sont, relativement, bonnes, on notera quand même quelques agacements de la DMN envers certains "charlatans" qui pronostiquent dans les journaux. Par contre, les relations avec la Radio-Télévision française représentent le summum de l’incompréhension entre des spécialistes attachés à la rigueur et à la prudence et des directeurs de chaînes obsédés par le temps imparti et le niveau de compréhension de l’auditeur moyen. On consultera également avec profit les dossiers de l’Inspection générale, laquelle, de part sa compétence générale d’attribution porte son regard sur de nombreux sujets.
On doit également signaler l’insertion dans ce fonds d’un ensemble totalement indépendant, et par le contenu et par la date des documents, mais qu’il était préférable, pour des raisons de sécurité, de joindre au présent versement.
Cet ensemble est constitué de lettres écrites au temps du Bureau Central Météorologique (1878-1920), et même avant puisqu’on y trouve deux lettres d’Urbain Le Verrier (dont une "prévis" à l’usage de Nadar et de son ballon pendant le siège de Paris), alors directeur de l’Observatoire impérial. Ces lettres nous donnent une idée, même imparfaite du fonctionnement du BCM, de sa lente installation et mise en place, de son souci de reconnaissance par les autorités, de ses rapports avec la Marine (lettres du vice-amiral Cloué), etc... On soulignera aussi l’origine de la création de l’Observatoire du Mont Aigoual, lettre de Georges Fabre. . Et le goût pour les décorations et les honneurs.
Mode de classement
Le classement est fondé sur la division entre les activités internes de la Météorologie (structures, organisation, évolution, place dans l’ordre administratif français, etc...) et les activités externes : fournitures de données aux institutionnels, entreprises, particuliers... L’étanchéité entre les deux activités est variable, et dans chaque "activité", les dossiers sont classés par thèmes. S’y ajoutent quelques "varia", retrouvés ultérieurement et classés à la suite, 20130115117 à 20130115121.
Langue des documents
Français
Anglais
Russe
Institution responsable de l’accès intellectuel
Archives nationales de France
ÉLÉMENTS POUR UNE HISTOIRE ABRÉGÉE DE LA MÉTÉOROLOGIE NATIONALE
La tempête dévastatrice en rade de Sébastopol en novembre 1854 reste un incontournable poncif dès que l’on veut dresser l’acte de naissance de la Météorologie nationale. Douze semaines plus tard, la "Sémillante" en avarie de barre ira se fracasser sur un écueil des îles Lavezzi, entraînant sept cents hommes par le fond. Deux fortunes de mer qui incitèrent le directeur de l’Observatoire impérial, l’astronome Urbain Le Verrier (1811-1877), à se poser la question, celle que l’on se pose toujours après, de savoir si ces drames auraient pu être évités. Ayant reconstitué, avec les moyens de l’époque et les relevés de ses correspondants étrangers, le trajet de la tempête qui frappa la Crimée, il obtint de Napoléon III la création, en 1856, d’un réseau d’observateurs météorologiques rattaché à l’Observatoire de Paris.
Et pourtant... Bien avant l’historiographie officielle, bien avant le manipulateur Morse et les chemins de fer, des événements antérieurs et oubliés avaient marqué le domaine de l’histoire des sciences bien plus que celui de l’histoire d’une administration. Par arrêt du Conseil du 29 avril 1776, Turgot demande à l’Académie des sciences d’enquêter sur les origines bio-climatiques des épizooties qui ravagent le sud-ouest de la France. Une commission médicale est créée, laquelle sera à l’origine de la Société Royale de médecine, ancêtre de notre Académie de médecine, et dont Félix Vicq d’Azir sera le secrétaire. Ce dernier lance en 1776 son enquête en deux parties sur l’épizootie et sur le climat, puisque à l’époque de l’aérisme, on est persuadé que c’est l’air putride et chargé de miasmes qui développe la maladie, et donc que le lien entre la maladie et le "climat" est évident. Les correspondants de la société royale, des médecins pour la plupart, observateurs-bénévoles avant la lettre, vont donc envoyer à Paris jusqu’en 1792 des milliers de données météorologiques, vent, pluie, température, pression, etc…
Cette accumulation de données sera organisée en séries et publiées par le père Louis Cotte, infatigable animateur scientifique de cette enquête et en même temps fondateur de la Météorologie moderne. Il recevait dans dans son observatoire de Montmorency les observations venues de toute la surface du globe depuis au moins 1760.
L’enquête de la Société royale de Médecine constitue donc la première tentative organisée en France d’un service météorologique centralisé fondé sur l’observation méthodique. La fin tourmentée du XVIIIème siècle interrompit l’expérience, mais les archives de cette enquête sont conservées à l’Académie de Médecine, laquelle les a récemment rendues consultables en ligne.
Pour en revenir à l’histoire officielle, c’est donc un "Service météorologique international" qui est créé en 1856 à l’Observatoire impérial de Paris, sous la férule vigoureuse de Le Verrier.
En 1862, Hippolyte Marié-Davy (1820-1893) y est nommé astronome et Le Verrier lui demande de tirer parti des documents météorologiques qui s‘accumulent et d’étudier la prévision du temps. En 1863, le service des avertissements aux ports est créé.
Dès la mort de Le Verrier, la Météorologie se sépare des astronomes et accède à l’indépendance par le décret du 14 mai 1878, lequel crée "un service distinct qui prend le nom de Bureau Central Météorologique" (BCM), avec Eleuthère Mascart (1837-1908) comme premier directeur. Rattaché au ministère de l’Instruction publique, des Cultes et des Beaux-Arts, l’organisation administrative et technique de la météorologie se poursuit jusqu’en 1914 avec la mise en place d’un réseau d’observatoires classés en trois ordres et dont les données remontent vers la direction centrale.
Le BCM comprend un service d’avertissements, un service de météorologie générale et un service de climatologie. Accessoirement, les archives portent la trace durant cette période d’une bataille farouche de la part du Bureau central pour obtenir du ministère des Finances la gratuité des transmissions télégraphiques des observations et des alertes météorologiques. Le BCM s’installe en 1887 dans les écuries du Palais de l’Alma, au 176 rue de l’Université, dans les bâtiments qui entourent la cour des Remises. La Météorologie nationale y sera à demeure jusqu’en octobre 2011, date de l’installation de Météo-France à Saint-Mandé.
A partir de 1914, les besoins militaires vont conduire à la création de services météorologiques propres à chaque arme, voire plus, telle la création en octobre 1915 d’un bureau météorologique au sein du service géographique de l’Armée, ou la création, en juin 1915, de la section de météorologie nautique au service hydrographique de la Marine, service appelé "SH/7" et lointain ancêtre du bureau de tutelle de nos navires météorologiques. Sans oublier le Service météorologiques des Armées, organisé par le Service aéronautique Mais surtout, sur le fond, l’importance de la météorologie devient déterminante pour la conduite des opérations : préparation des offensives terrestres, ballons d’observations, utilisation des gaz de combat et de l’aviation militaire qui devient véritablement opérationnelle. La météorologie sort donc de ce conflit renforcée dans ses méthodes d’observation, d’instrumentation, de prévision, de transmission, et d’utilisation des résultats.
Après 1918, la dispersion préjudiciable des bureaux météorologiques conduit à leur regroupement, par décret du 25 novembre 1920, dans un Office national météorologique (ONM). Cet Office fusionne le Bureau central météorologique "historique" et les services météorologiques de l’aéronautique et du ministère de la Guerre. Les progrès de l’aéronautique, lors des tentatives de records de vitesse et de distance, de la TSF, l’invention de la radiosonde météorologique par Bureau et Idrac, et la réussite opérationnelle des navires météorologiques dans l’Atlantique marquent l’existence de l’ONM jusqu’en 1939. On rappellera le vol historique de Costes et Bellonte, le 31 août 1930 pour illustrer le haut degré de fiabilité dans la prévision météorologique, prévision qui avait été assurée par André Viaut, météorologiste principal à l’ONM, et qui deviendra directeur de la Météorologie nationale de 1944 à 1965.
Rattaché au ministère de l’Air jusqu’en 1944, tributaire des vicissitudes de la guerre, d’abord localisé à la fois à Vichy et à Paris, puis à Alger, l’Office devient Direction de la Météorologie nationale en 1945, dépendant du ministère des Travaux Publics. La DMN passe ensuite sous l’autorité du ministère des Transports et/ou de l’Équipement, où elle n’est qu’une simple direction, parmi d’autres, du secrétariat général à l’Aviation Civile, tant il fut presque établi, pendant vingt ans au moins, que le développement de la Météorologie se faisait quasi exclusivement au bénéfice du transport aérien.
Cette présentation un peu hâtive d’un binômat historique comporte une part de vérité, la météo ayant toujours été liée aux progrès de l’aéronautique militaire et commerciale, comme en témoignent les dossiers collectés par B. Gosset sur la protection météo du futur aéroport de Roissy-en-France, l’avion supersonique et les turbulences dans la haute atmosphère. Mais, parallèlement, les réflexions sur le rôle de la Météorologie, non seulement au profit du transport aérien mais à celui de toute l’économie nationale, réflexions menées dans le contexte porteur des "Trente glorieuses", ces interrogations aboutissent toutes, ou presque, à envisager la séparation de l’Aviation civile et de la Météorologie pour que celle-ci puisse mieux remplir son rôle au service de tous. Les réactions à ce prurit d’indépendance seront, on s’en doute, diverses et variées. Il sera cependant envisagé, prudemment, la création d’un "Institut de la Météorologie" dont le présent fonds mentionne la brève non-existence.
Puis, les hommes et l’Histoire faisant leur chemin, seront créées de façon parallèle, au sein du secrétariat d’État aux transports, le 30 mars 1976, une direction générale de l’Aviation civile et une direction de la météorologie, laquelle se sépare donc de l’Aviation civile pour devenir, dans l’organigramme, son égale.
Le 2 juillet 1985, un décret précise que l’administration centrale du ministère de l’urbanisme, du logement et des transports (MULT) comprend la direction de la météorologie nationale. Le décret du 17 janvier 1986 précise que "le service public de la météorologie nationale regroupe sous l’autorité du ministre chargé de la météorologie..." et que (Article 2), la direction de la météorologie nationale fait partie de l’administration centrale du ministère chargé de la météorologie". La séparation d’avec l’Aviation civile est donc accomplie. Le label "Météo France" est déposé en janvier 1989.
Et par le décret du 18 juin 1993, l’établissement public administratif METEO FRANCE est créé.
Entrée et conservation
Modalités d’entrée

Versement aux archives nationales en juillet 2013
Historique de la conservation
LA MÉTÉOROLOGIE ET LES ARCHIVES NATIONALES
L’étude, même non achevée, de la relation entre la Météorologie Nationale et les Archives laisse apparaître une histoire pour le moins désordonnée, fluctuante, et dont l’apaisement heureux ne se dessine que depuis quelques années seulement.
Si les archives du premier service météorologique organisé sur le territoire sont intégralement rangées dans les réserves de l’Académie de Médecine, et avec une mise en ligne récente, les années suivantes sont singulièrement contrastées.
Absence de service météorologique organisé tout d’abord. En effet, de la Convention au Second empire, et indépendamment des observations effectuées par l’Observatoire de Paris, la France ne dispose pas d’administration météorologique d’État de type napoléonien et irriguant le territoire. Les seules activités météorologiques relèvent d’initiatives particulières, personnelles ou collectives, d’érudits locaux dans la tradition du XVIIIème siècle, médecins, avocats, ecclésiastiques, scientifiques ou des collectivités, Ecoles normales, canaux et voies navigables, hôpitaux, militaires de terre ou de mer. Et cette dispersion dans une observation sans maillage administratif entraîne bien entendu, et c’est la deuxième caractéristique du "vide météorologique" de cette époque, un grand émiettement des archives, que seul le hasard peut faire découvrir et répertorier.
Le sujet, et l’inquiétude qui pouvait en découler, avaient d’ailleurs parus suffisants pour que le deuxième directeur du Bureau central météorologique (BCM) de 1908 à 1920, Alfred Angot, se saisisse du problème et se lance dans une enquête assez étonnante, mélange de volontarisme et d’espoir fragile, appelée "Premier catalogue des observations météorologiques faites en France depuis l’origine jusqu’en 1850", et parue dans les annales du BCM en 1900.
Fondée sur les réponses aux questions par lui adressées aux commissions météorologiques départementales et aux sociétés savantes locales, Angot constate que "les données sont cependant loin de manquer. Un grand nombre de séries d’observations ont été effectuées dans les points les plus variés de la France, depuis un siècle ou un siècle et demi ... beaucoup sont entièrement inédites et existent seulement en manuscrits déposés, soit dans les bibliothèques des départements, soit chez des particuliers où elles sont exposées à tous les accidents. Un grand nombre, parmi les plus intéressantes sont signalées comme perdues, faute peut-être d’avoir été suffisamment recherchées".
Ces "Observations météorologiques" sont ensuite présentées par départements suivant l’ordre alphabétique, et si certaines mentions sont effectivement rassurantes pour la pérennité des archives collectées (Société nationale d’Agriculture, bibliothèque de la ville de Marseille, de Nancy...), d’autres mentions, portées il y a cent treize ans, laissent perplexe, telles que "Manuscrit chez M. Combier, président du Tribunal civil à Laon" ou bien "les manuscrits paraissent égarés" ou encore "au château de la Baleine (Allier)", "dans les bureaux de l’Ingénieur en chef du Canal, à Castelnaudary", "du service du pharmacien en chef de l’hôpital de Rochefort", et autres angoisses d’archiviste...
Quoiqu’il en soit, et si on peut se poser des question sur la localisation des observations égarées, nous possédons là un ensemble de références utiles pour l’époque brumeuse de la météo entre la fin du XVIIIème siècle et 1854.
Cet état de la question évolue de façon positive lorsque un service organisé de météorologie est créé en 1854 à l’Observatoire de Paris sous la direction de Le Verrier. Cela étant, l’activité météorologique de l’Observatoire impérial n’a pas généré de versements aux Archives publiques, le producteur bénéficiant d’une autonomie de gestion à titre emphytéotique, et les premiers versements attestés d’archives météorologiques sont ceux du Bureau central météorologique (1878-1920), lesquels sont allés rejoindre ceux de leur autorité de tutelle de l’époque, l’Instruction publique et les Beaux-Arts (AN (Pierrefitte), série F 17, 13592, 13593, 13594). On peut penser également que les fonds "météo" produits pendant la Première guerre mondiale demeurent dispersés entre les diverses armes, sous-armes et autres subdivisions de corps d’armée, d’escadres ou d’escadrilles perdues sur le front, et du service géographique de l’Armée, époque à laquelle la création de la météorologie militaire relevait par nécessité de la génération spontanée, et dont les archives ne sauraient être retrouvées sans de patientes recherches, aux archives de la Défense, notamment.
Cette génération spontanée finit par émouvoir les autorités météorologiques elles-mêmes, aussi fut-il constitué, dès 1917, un "Comité d’action météorologique" pour dessiner les contours de ce que serait un service météorologique unifié après la guerre. Et de ce comité d’action devait naître, par décret du 25 novembre 1920, l’Office national météorologique (ONM), administration générale et centralisée de la météorologie française de 1920 à 1945. Les archives de l’ONM, en partie à Fontainebleau, sont actuellement en cours de recherches.
La Libération ouvre une période de développement intense pour la Météorologie, en raison de l’essor constant du transport aérien, et toutes les nouvelles implantations de l’Aviation civile, tant en métropole qu’ en Outre-mer comportent un fonds d’archives consacré à la météorologie, laquelle faisait alors partie intégrante de la direction générale de l’Aviation civile (DGAC). Mais cette période de développement est aussi celle d’un manque d’intérêt pour les archives, administratives et climatologiques, qui vont s’accumuler sans ordre et sans inventaire. Ce n’est qu’au début des années 70 du siècle précédent que la Direction s’inquiéta du nombre croissant de documents entreposés dans les endroits les plus divers, dont les casemates du fort de Saint-Cyr, alors École d’application de la Météorologie, et dont la description du contenu aurait demandé une certaine virtuosité. On procéda alors aux tris nécessaires, en liaison avec les Archives nationales, et 66 versements eurent lieu sur le site de Fontainebleau jusqu’en 1994, date de départ du dernier grand service parisien pour Toulouse. De nombreux fonds historiques issus des services de l’Alma furent également déposés sur le site de Trappes.
Mais cette période de versements intenses fut également celle d’une intense agitation qui faillit mener les Archives nationales et la Météorologie au bord de l’incompréhension. En effet, comme prise de remords d’avoir trop versé après des années d’abstinence, la Météorologie entreprit de "reprendre" bon nombre de mètres linéaires de cartons pour son usage scientifique, avec promesse de retour, ou sans promesse de retour, afin d’intégrer les données dans ses fichiers électroniques. Des archives climatiques coloniales furent reversées aux pays devenus indépendants sans que les conservateurs de Fontainebleau n’en fussent informés, ou verbalement et sans confirmation. Les données métropolitaines une fois intégrées dans les bases de données informatiques, les cartons "inutiles" furent alors proposés aux Archives départementales du lieu de collecte de ces données, lesdites Archives étant mises dans l’embarras devant ce fait accompli. Bref, ainsi que l’écrivait dans son rapport un inspecteur général, "les Archives nationales ont été utilisées comme le serait un garde-meubles". Devenu sans objet à la fin des délocalisations vers Toulouse, le tumulte prit fin vers 1993, et en 1994, la directrice du Centre, Christine Pétillat, put proposer après un sérieux récolement, même émaillé de nombreux manques, un inventaire des fonds de la Météorologie à Fontainebleau.
Les quinze dernières années, pendant lesquelles la Météorologie évolua du statut d’administration centrale du ministère de l’Équipement à celui d’établissement public administratif (EPA) "Météo France", sont marquées par un arrêt des versements et les archives "intermédiaires" ou cataloguées telles (en fait de véritables archives définitives...) vont reprendre leur progression. Progression relative puisque entre-temps le stockage des données avait basculé sur support numérique, les dernières production "papier" se terminant en 1995 (données "six minutes" et leurs encombrants listings), mais progression quand même lorsque l’on a connu l’état des caves de l’Alma, avenue Rapp, en 2000 et l’incertitude routinière qui régnait dans les services locaux. Si une réflexion sur les archives fut entreprise sous la direction de Jean-Pierre Beysson à partir de l’an 2000 et aboutit à un vigoureux travail d’inventaire (dont la découverte du présent fonds et de celui des navires météorologiques), elle ne déboucha sur aucun versement. Ce n’est que dernièrement, sous l’impulsion de François Jacq, président directeur général de Météo-France, qu’une vigoureuse politique d’archivage a été mise en place et commence à porter ses fruits, avec parallèlement une relation avec les Archives nationales fortement renouée, et dont un bon exemple est, entre autres, la création du Centre d’archives intermédiaires de Trappes, (CAIT), lequel a pour mission de sauvegarder et de collecter pour étude scientifique ultérieure et de longue durée les documents climatologiques des centres départementaux météorologiques appelés à fermer ainsi que ceux de toute autre origine.
Ces archives ont été constituées puis conservées dans les bureaux de la Météorologie nationale, à l’Alma, 196 rue de l’Université, puis 2 avenue Rapp, à Paris. Lors du déménagement du Service Central d’Exploitation Météorologique (SCEM), au début des années 1990, elles ont été déposées sur le site de Trappes de Météo France.
Accroissements
Série a priori complète, non susceptible d’accroissements. Si d’autres documents du même type sont découverts ils feront l’objet d’un autre versement.
Sources et références
Documents de même provenance
Fonds de Bernard Gosset (cote 20130011). Ce fonds provient également des archives de Météo France à Trappes.
Fonds des navires météorologiques (cote 20130329).
Autres instruments de recherche
Il n’existe pas d’instrument de recherche complémentaire sur l’unité documentaire décrite. Mais on peut considérer le fonds analysé ici comme la suite, en partie, du fonds GOSSET, répertorié sous le versement 20130011.
Bibliographie
La bibliographie des ouvrages spécialisés qui étudient ou utilisent le présent fonds n’est pas encore établie. Par contre, sur un plan plus général, on peut citer : Pour l’histoire de la météorologie sous l’Ancien régime : E. Le Roy Ladurie, "Le territoire de l’historien", Gallimard, 1973, Le climat de la France (1776-1792) : séries thermiques.
Nous signalerons également une synthèse très explicative et bien documentée (témoignages et iconographie) sur la Météorologie nationale et publiée à l’occasion du transfert de celle-ci à Saint- Mandé : "125 ans à l’ombre de la tour Eiffel. Du Bureau central météorologique à Météo-France" de Sophie ROY, et autres contributeurs (Météo-France 2012).