ARCHIVES HISTORIQUES
 

Ségolène Royal, ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie (2014-2016) puis ministre de l’environnement, de l’énergie et de la mer chargée des relations internationales sur le climat (2016-2017)

 

Ségolène Royal née Marie Ségolène Royal le 22 septembre 1953 à Ouakam (Sénégal), est une haute fonctionnaire et femme politique française.
Elle obtient une licence de sciences économiques, puis, après avoir été élève au Centre universitaire d’études politiques (CUEP), elle entre à l’Institut d’études politiques de Paris, dont elle sort diplômée en 1975 (section Service public)
Après une première tentative infructueuse, elle intègre l’École nationale d’administration. Pendant sa scolarité, elle fait un stage en Martinique. Elle en sort, en 1980, 64e de sa promotion, où se trouvent notamment François Hollande, Dominique de Villepin.
Membre du Parti socialiste, conseillère du président François Mitterrand dans les années 1980, elle est ensuite députée pour les Deux-Sèvres et ministre des gouvernements Pierre Bérégovoy et Lionel Jospin.
Du 3 avril 1992 au 29 mars 1993, elle est ministre de l’environnement dans le gouvernement Bérégovoy.
Elle fait voter une loi sur le traitement et le recyclage des déchets (juillet 1992), avec un soutien aux technologies innovantes en la matière. Contre les nuisances sonores, elle fait voter une loi de lutte contre le bruit (loi-cadre de décembre 1992) avec la prévention du bruit des transports, dans les bâtiments publics (les cantines scolaires par exemple), les lieux de travail. Elle fait ensuite adopter une loi sur la « reconquête des paysages » (janvier 1993). Elle traite de problèmes liés à l’eau en travaillant à l’application de la loi sur l’eau votée peu de temps avant sa prise de fonction, à l’initiative de son prédécesseur, Brice Lalonde. Son passage au gouvernement est marqué par une communication et une médiatisation importante.
Lui succédera à ce poste Michèle Barnier.
Du 4 juin 1997 au 27 mars 2000, elle est ministre déléguée à l’enseignement scolaire du gouvernement Lionel Jospin auprès du ministre de l’éducation nationale, Claude Allègre.
Elle préside le conseil régional de Poitou-Charentes de 2004 à 2014.
Sous sa présidence du Conseil régional, dans le domaine de l’écologie, pour la période 2009-2012, elle lance, avec la Banque européenne d’investissement, le « Plan énergie solaire », de plus de 400 millions d’euros d’investissements. Les principales priorités de ce plan sont le développement de la production d’énergie renouvelable avec l’installation de 650 000 m2 de panneaux photovoltaïques, le renforcement de l’autonomie énergétique des territoires, la création de 1 000 emplois sur l’ensemble du territoire régional et la réduction des gaz à effet de serre.
En 2009, Ségolène Royal inaugure le lycée Kyoto, qui est le premier établissement scolaire d’Europe à fonctionner exclusivement avec des énergies renouvelables, et non avec des énergies fossiles.
En 2007, Ségolène Royal est la première femme française à accéder au second tour d’une élection présidentielle, mais elle est battue par Nicolas Sarkozy, récoltant 46,9 % des suffrages exprimés. Par la suite, elle est défaite par Martine Aubry lors de l’élection au poste de premier secrétaire du Parti socialiste en 2008, puis à nouveau battue à la primaire socialiste de 2011 et aux élections législatives de 2012 dans la première circonscription de la Charente-Maritime.
Ségolène Royal démissionne de son mandat de présidente du conseil régional de Poitou-Charentes le 21 avril 2014, après son entrée au gouvernement Valls.
Dans les gouvernements Manuel Valls et Bernard Cazeneuve, entre 2014 et 2017, elle exerce la fonction de ministre de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer.
En effet, elle sera nommée le 2 avril 2014, ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie. Elle annonce son objectif de faire voter la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte (votée l’été 2015) visant notamment à réduire la part du nucléaire dans la production énergétique à 50 % en 2025 (conformément à un des engagements de François Hollande).
Adoptée sous l’égide de Ségolène Royal, la loi de transition énergétique du 17 août 2015 sanctuarise le principe d’ouverture à la concurrence des barrages hydroélectriques.
François Hollande lui propose dans un premier temps le portefeuille de ministre des Affaires étrangères, mais il confie finalement cette fonction à l’ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault.
Lors du remaniement du 11 février 2016, le ministère de Ségolène Royal est alors rebaptisé « ministère de l’environnement, de l’énergie et de la mer » et est élargi aux Relations internationales sur le climat. Elle préside dès lors la Conférence de Paris de 2015 sur les changements climatiques.
En 2015, elle s’excuse après avoir appelé au boycott de la pâte à tartiner Nutella, fabriquée par Ferrero, qu’elle accuse de contribuer fortement à la déforestation en Asie par un recours massif à l’huile de palme123,124. L’année suivante, en 2016, elle essaie de faire aligner la fiscalité de l’huile de palme sur celle de l’huile d’olive. Cette initiative suscite deux crises diplomatiques, le gouvernement italien menaçant de fermer l’usine Ferrero de Rouen et le gouvernement indonésien (premier producteur mondial) annonçant qu’un Français emprisonné dans le pays serait exécuté si la fiscalité sur l’huile palme augmentait.
La ministre dénonce alors un "chantage" et un "bluff odieux", mais doit finalement s’incliner.
Dans son livre Ce que je peux enfin vous dire (2018), elle mentionne à travers cet épisode le poids des groupes d’intérêt dans le pouvoir politique. Elle affirme avoir cependant réussi à dissuader le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, de renouveler l’autorisation de mise sur le marché du glyphosate et souligne l’influence des lobbys de pesticides au sein des institutions européennes.
En juin 2017, sous la présidence d’Emmanuel Macron, Ségolène Royal est nommée ambassadrice chargée de la négociation internationale pour les pôles arctique et antarctique. Elle siège au Conseil de l’Arctique et doit gérer les nouveaux enjeux qui confrontent les pôles.
Le 24 janvier 2020, elle est démise en Conseil des ministres de ses fonctions d’ambassadrice des pôles.