Eugène Claudius-Petit, ministre de la reconstruction et de l’urbanisme (1948-1953)

 

Ébéniste puis professeur de dessin, Eugène Petit (1907-1989) a acquis son surnom de Claudius dans la Résistance. Son action au ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme, de 1948 à 1953, s’est avant tout caractérisée par un effort de décentralisation et de déconcentration ; c’est également lui qui a lancé les premiers plans nationaux d’aménagement du territoire. Fervent européen, il démissionne du cabinet Mendès-France après l’échec de la Communauté européenne de défense en septembre 1954, et ne reviendra plus au gouvernement. Eugène Claudius-Petit, qui était l’un des fondateurs de l’Union démocratique et socialiste de la Résistance (U.D.S.R.), se rapproche des gaullistes après 1958, puis du centre droit (Progrès et démocratie moderne, Union centriste, puis Centre Démocratie et Progrès et enfin Centre des démocrates sociaux), s’intéressant surtout aux questions liées aux droits de l’homme et au logement social.

En 1959, Eugène Claudius-Petit est élu vice-président de l’Assemblée nationale. À partir des années 1960, il cumule les fonctions. Il est simultanément président de l’Union centrale des arts décoratifs et du Centre national d’études et d’initiatives du logement. Président du comité d’expansion de la Loire (1959-1973), il a recours, dans sa propre ville de Firminy, à des urbanistes et des architectes novateurs, tels Le Corbusier. Mais surtout, il fonde et préside la Société nationale de construction de logements pour les travailleurs immigrés (Sonacotra) de 1956 à 1977. Au tout début des années 1960, celle-ci est submergée par le besoin en logement provisoire des rapatriés d’Algérie. Très rapidement, l’activité de la société se diversifie et passe du locatif aux cités de transit, du préfabriqué aux opérations d’accession à la propriété, du foyer pour travailleurs migrants, jeunes travailleurs ou personnes âgées aux opérations de rénovation urbaine ou de résorption de bidonvilles, comme celui de Nanterre, par exemple. Pour réaliser un tel travail, E. Claudius-Petit s’adjoint les services de sociétés HLM pour les régions dont les besoins sont plus importants. Cinq sociétés sont ainsi créées : « Logi-Est » à Metz, « Logirel » à Lyon, « Logirem » à Marseille, « Logirep » à Paris et « Logi-Ouest » à Angers. À soixante-dix ans, il quitte définitivement la Sonacotra. En 1978, il se retire de la vie politique, néanmoins il continue ponctuellement de se mêler de politique ou d’architecture. E. Claudius-Petit meurt à Paris le 24 octobre 1989.

Source : Archives nationales